Paillettes Magazine : un média lumineux pour éclairer les parcours de PMA, avec la participation d’Amandine Perino, ostéopathe et formatrice en fertilité

Paillettes Magazine : un média lumineux pour éclairer les parcours de PMA, avec la participation d’Amandine Perino, ostéopathe et formatrice en fertilité


Une rencontre engagée autour de la fertilité et de l’accompagnement

Dans le cadre des formations proposées par Calipeton Formations, spécialisées en périnatalité et destinées aux professionnels de santé, Harmony Csopaki, orthophoniste et co-gérante de l’organisme, a rencontré Élodie et Sophie, les deux fondatrices du magazine Paillettes. Cette entrevue met en lumière un projet éditorial engagé et essentiel : créer un espace de ressources bienveillant et accessible pour les personnes engagées dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA).


Une création née d’expériences personnelles

Élodie et Sophie, toutes deux passées par des parcours de PMA pour devenir mères, ont fondé Paillettes à partir d’un double constat : un manque criant de ressources accessibles, et une sous-représentation des vécus des patientes et patients concernés. Trop souvent, les récits de PMA se cantonnent soit à des témoignages isolés sur les réseaux sociaux, soit à un discours très médicalisé, difficilement compréhensible pour le grand public.

Ce qui devait être un "sujet de niche" concerne en réalité plus de 3,4 millions de personnes en France (chiffres gouvernementaux de 2021), qu’il s’agisse de couples hétérosexuels, de couples de femmes ou de femmes seules. De ce constat est née l’envie de créer un média accessible, décomplexé, informatif et soutenant, afin de redonner du pouvoir aux individus concernés.


Pourquoi “Paillettes” ?

Le choix du nom n’est pas anodin : “Paillettes” est un clin d'œil scientifique aux petits tubes utilisés pour congeler les gamètes en laboratoire, couramment appelés ainsi dans les centres de PMA. Mais c’est aussi une volonté symbolique : mettre de la lumière, de la visibilité et de la joie sur des parcours souvent marqués par la douleur, l’attente, l’incertitude.

Loin d’un titre froid et médicalisé, comme "Infertilité Magazine", Paillettes revendique une forme et un ton volontairement chaleureux et humain. “Mettre des paillettes dans la vie des gens qui en ont besoin” : telle est leur mission.


Une ligne éditoriale engagée, accessible et plurielle

Paillettes est un magazine dédié à la PMA, à destination des femmes, des hommes, des couples – quels qu’ils soient – et de leurs proches. Il traite de la santé intime féminine, des dimensions médicales, psychologiques et sociales de l’infertilité, toujours avec rigueur mais sans jargon médical.

Chaque numéro s’articule autour :

  • D’un dossier central d’une dizaine de pages, rédigé à partir d'enquêtes approfondies et d'interviews de professionnels de santé (médecins, paramédicaux, psychologues, sociologues…) sur des thématiques comme l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, les fausses couches ou l’infertilité masculine.
  • D’articles de vulgarisation, de décryptages, d’infographies, de conseils bien-être, de recettes, ou encore de témoignages forts. Ces derniers sont particulièrement prisés par les lecteurs, car ils créent une safe place émotionnelle, où chacun peut se reconnaître et se sentir moins seul.

Tout cela est pensé dans un ton joyeux, illustré, coloré, à mille lieues des supports médicaux aseptisés. Le magazine cherche à allier sérieux et légèreté, profondeur et accessibilité.


Un format accessible partout en France

Aujourd’hui, Paillettes Magazine est disponible :

  • À l’unité ou par abonnement (quatre numéros par an) sur leur site internet.
  • En version numérique, qui prolonge les articles papier sur les réseaux sociaux.
  • Gratuitement dans les centres de PMA publics et privés, ainsi que dans les cabinets de professionnels médicaux qui en font la demande (via leur numéro RPPS).

Cette distribution gratuite, pensée pour les salles d’attente, participe à leur mission essentielle : rendre l’information accessible au plus grand nombre, dans les moments où elle est la plus utile.


Plus qu’un magazine : une communauté de soutien

Le projet Paillettes ne se limite pas aux pages imprimées. Il s’est très vite mué en communauté vivante, grâce aux réseaux sociaux, notamment Instagram. Une dynamique collective s’est créée, donnant à chacun la sensation de faire partie d’un groupe, d’un espace où l’on peut parler sans tabou, sans honte, et où le sentiment d’isolement s’atténue.

“Vous n’êtes pas seul·e·s”, répètent Élodie et Sophie : cette phrase résume parfaitement l’ADN de leur démarche.


Casser les idées reçues sur la PMA

Parmi les fausses croyances les plus tenaces autour de la PMA, Élodie et Sophie en identifient plusieurs :

  • La PMA fonctionne à tous les coups : une idée fausse. Une FIV ne garantit pas de grossesse, encore moins une grossesse gémellaire, comme certains le croient.
  • La médecine peut tout résoudre : un mythe. Malgré la technologie, les parcours peuvent être longs, semés d’épreuves, et n’aboutissent pas toujours à une naissance.
  • Les souffrances sont minimes : un regard extérieur souvent biaisé. Les douleurs physiques, morales, les fausses couches, les échecs répétés sont autant de blessures invisibles que le magazine s’efforce de visibiliser.

Déconstruire les tabous autour de la PMA : un enjeu fondamental

Au fil de la discussion, les fondatrices de Paillettes continuent de s’attaquer à plusieurs idées reçues profondément ancrées dans l’imaginaire collectif à propos de la PMA et de l’infertilité.

L’une des premières idées remises en cause : l’illusion que la PMA garantit un bébé. Comme le soulignent Élodie et Sophie, on a tendance à croire que consulter un médecin suffit à “produire” une grossesse. Or, la PMA n’est pas une solution miracle. Elle ne fonctionne pas systématiquement, et elle n’efface pas les souffrances physiques et émotionnelles qui jalonnent le parcours.


L’infertilité : une affaire de couple, pas uniquement de femme

Autre cliché profondément enraciné : l’infertilité serait uniquement un problème féminin. Cette idée est non seulement fausse, mais elle contribue à invisibiliser les hommes dans les parcours de soins. Les données scientifiques sont claires : les causes de l’infertilité sont autant masculines que féminines, et parfois même idiopathiques, c’est-à-dire inexpliquées.

Et pourtant, l’univers de la PMA reste largement centré sur le corps féminin : dans les cabinets médicaux, même en cas d’infertilité masculine, c’est généralement la femme qui supporte la charge mentale et médicale du parcours. Cela révèle une forme de biais structurel, où la parole des hommes est minimisée, voire ignorée. Ce silence est encore renforcé par le tabou sur la virilité et par des habitudes sociales qui n’encouragent pas les hommes à exprimer leurs vulnérabilités.


L’absence d’un réel accompagnement du couple

La charge mentale et émotionnelle de la PMA repose bien souvent sur les femmes. Le système actuel ne prévoit que trois rendez-vous autorisés pour le partenaire masculin, rendant difficile une implication équilibrée dans le parcours. Cette organisation genrée des soins peut avoir des conséquences jusqu’à la parentalité, en contribuant à un déséquilibre d’implication dès la conception.

Les fondatrices soulignent qu’il faudrait repenser l’AMP comme un projet de couple, y compris dans les modalités d’organisation, dans les politiques RH, ou encore dans l’accueil médical. Le problème concerne aussi les couples de femmes, où l’une des deux partenaires peut se retrouver en retrait du parcours médical.


Le mythe de l’infertilité “dans la tête”

Parmi les autres idées reçues nocives, on retrouve la fameuse injonction : « Il faut arrêter d’y penser ». Ce message culpabilisant, souvent véhiculé par l’entourage, laisse croire que l’infertilité relèverait d’un blocage psychologique. Mais dans la grande majorité des cas, les couples en parcours de PMA ont des causes médicales identifiées et nécessitent une aide concrète.

Dire à une personne qui s’injecte quotidiennement des hormones et enchaîne les examens médicaux d’“arrêter d’y penser” est non seulement déplacé, mais négationniste de la réalité vécue. Les données montrent d’ailleurs que si certains couples ont des grossesses spontanées après l’arrêt d’un parcours d’AMP, cela concerne environ 20 % des cas… mais ce chiffre ne doit pas être interprété comme une validation du mythe de la “détente salvatrice”.


Donner une voix aux personnes concernées

Le rôle central du témoignage dans Paillettes est au cœur de sa mission éditoriale. Élodie et Sophie attachent une grande importance à proposer des voix sensibles, authentiques et variées, parce que les vécus des personnes concernées sont une forme d’expertise à part entière.

Les témoignages recueillis couvrent une diversité de profils et de situations :

  • Femmes seules
  • Couples hétérosexuels ou homosexuels
  • Personnes ayant recours au don de gamètes
  • Parcours à l’étranger
  • Grossesses réussies… mais aussi renoncements et pauses nécessaires

Cette pluralité des expériences permet aux lecteurs de se reconnaître, d’être informés, et surtout, de se sentir moins seuls.

Une approche ostéopathique sensible et intégrative avec Amandine Perino, ostéopathe DO 

L’une des grandes richesses évoquées dans cet échange concerne l’intégration de l’ostéopathie dans le parcours de fertilité, qu’il s’agisse d’un projet bébé « hors PMA » ou d’un accompagnement pendant un parcours d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP). Cette formation spécifique à l’approche ostéopathique de la fertilité se décline sur deux journées riches en contenu : elle fournit un cadre structuré pour accompagner les patients, que leur projet soit spontané ou médicalement assisté.

Ce qui frappe dans cette démarche, c’est à la fois la technique — avec un travail exclusivement externe dans le cadre présenté — et la place accordée à la parole, à l’écoute, au soutien émotionnel. La formatrice témoigne de résultats encourageants, certaines patientes tombant enceintes spontanément suite aux séances, ce qui souligne un impact physique et psychologique certain.

L’ostéopathie se révèle ainsi être bien plus qu’un soin mécanique : c’est un espace où la parole est libre, où les émotions sont accueillies, et où des conseils de santé globale peuvent être donnés. La formatrice, Amandine Perino, ostéopathe DO, insiste sur la nécessité de former les ostéopathes à cette qualité d’écoute et à leur rôle dans l’accompagnement global des patientes en parcours de fertilité.

Le rôle central des professionnels de santé dans Paillettes Magazine

Cet échange met aussi en lumière la rigueur scientifique du magazine Paillettes, grâce à l’implication constante de professionnels de santé. Dès les débuts du projet, Sophie et Élodie se sont entourées d’un comité éditorial exigeant, composé notamment de la Société de Médecine de la Reproduction (ASMR), du Groupe d’Étude de la Fertilité (GEF) et de l’association de patients BAMP.

Chaque article repose sur une interview d’un professionnel de santé, avec un double processus de validation :

  1. Une première relecture par le professionnel interviewé pour valider la bonne compréhension et la vulgarisation de ses propos.
  2. Une relecture finale par le comité éditorial pour garantir la qualité et la fiabilité des contenus.

Cette méthodologie éditoriale permet à Paillettes de se positionner en rupture avec les contenus approximatifs ou contradictoires qu’on peut parfois trouver en ligne, en proposant au contraire une information claire, validée, experte, et pourtant accessible.

Des soins de support encadrés et éthiques

Dans les parcours de PMA, les soins de support (acupuncture, ostéopathie, sophrologie…) sont de plus en plus plébiscités pour améliorer la qualité de vie des patients. Toutefois, Élodie et Sophie insistent sur un point éthique fondamental : ces pratiques doivent avoir pour objectif le mieux-être, et non la promesse d’une grossesse.

Le magazine accorde une place centrale à cette nuance essentielle. Un dossier complet sur l’ostéopathie a ainsi été publié, abordant :

  • Les bases de la pratique ostéopathique et son historique,
  • Le déroulement type d’une séance,
  • Les bénéfices potentiels dans le cadre de la fertilité,
  • Et les mises en garde sur certaines pratiques peu rigoureuses.

Même si les données scientifiques sont encore limitées, notamment par le manque d’études à grande échelle sur l’impact des soins de support en AMP, le magazine milite pour une approche mesurée, transparente et humaine, qui replace le confort physique et psychologique des patients au cœur des priorités.

Les retours des lecteurs : une source d’émotion et de motivation

La dernière partie de l’échange est particulièrement touchante : les créatrices de Paillettes partagent les nombreux messages reçus de la part de leurs lecteurs et lectrices. Beaucoup prennent le temps d’écrire pour exprimer leur gratitude, partager une émotion ou raconter une anecdote personnelle.

Un retour en particulier les a marquées : celui d’une lectrice en grande détresse qui, lors d’un voyage, a glissé un exemplaire du magazine dans ses bagages. À bord de l’avion, elle est tombée sur une phrase inspirante qui l’a profondément émue et lui a redonné espoir. Ce simple moment de lecture lui a permis de retrouver la motivation d’avancer dans son parcours.

Les professionnels de santé eux aussi manifestent leur adhésion : certains découpent des pages du magazine pour les afficher dans leur salle d’attente, d’autres en proposent la lecture active à leurs patients. Ce dialogue entre soignants et soignés autour d’un média de qualité renforce la pertinence et l’impact du projet.


Conclusion : un engagement sincère pour une information incarnée et bienveillante

À travers cette interview, on comprend toute la profondeur du projet Paillettes : un magazine à la fois engagé, accessible, rigoureux et profondément humain. Porté par deux femmes inspirées et bien entourées, il vient combler un vide informationnel dans les parcours de fertilité, en alliant expertise médicale et authenticité émotionnelle.

Qu’il s’agisse de l’ostéopathie comme soutien à la fertilité ou de la manière d’aborder les soins de support, la parole donnée aux patients, la qualité des contenus et l’écoute des retours font de ce média un compagnon précieux pour celles et ceux qui traversent ce chemin souvent complexe, solitaire et invisible.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez découvrir les derniers numéros du magazine Paillettes ou proposer à votre cabinet d’en offrir la lecture en salle d’attente. Chaque lecture peut faire une différence.

 

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Pour se former davantage sur cette thématique :

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