Le baby blues chez les pères: oui, ça existe !

Le baby blues chez les pères: oui, ça existe !

Prévalence et facteurs de risques

La santé émotionnelle des pères constituent un enjeu de santé majeur et un pilier pour l'équilibre familial en post-partum. Alors que 8 à 11% des pères présenteraient une dépression du post-partum, ce sujet est peu analysé.

Comme la mère, le père connaît des remaniements et bouleversements psychiques et identitaires importants lors de cette période pré-natale, à l'heure où l'implication paternelle dans la sphère maternelle est de plus en plus demandée.

Le blues du post-partum paternel semble arrivé dès le premier jour de la naissance, avec une origine hormonale associée à la baisse de la testostérone sur le dernier mois de grossesse. Dans la littérature, on retrouve deux blues du post-partum paternels : une forme classique, une plus sévère. Décrit comme la "résultante normale d'une adaptation aux événements trop chargés en émotions, tant positives que négatives, dans le laps de temps très court de la naissance que constitue le post-partum précoce".

Résultats

Sur une étude multicentrique menée dans le sud de la France, 177 questionnaires adressés à des pères permettent de montrer:

  • 41% aurait présenté des symptômes d'un blues du post-partum dans les 5 jours post-partum . 24% présentait une forme dite classique et 17% une forme plus sérieuse.
  • les facteurs de risques associés: l'absence de désir d'avoir un enfant, premier enfant, une césarienne programmée ou une hospitalisation en néonatologie pour le bébé

Ainsi, la séparation physique tant avec la mère qu'avec le bébé reste un facteur de risque majeur de dépression du post-partum chez le père.

Il est important de noté sur les deux blues du post-partum présentent des différences sur le plan symptomatologique:

  • Le BPP du père arrive plus précocément (J0 -J1) que celui de la mère (J3-J4)
  • Le père adoptera davantage de comportements inadaptés, violents ou agressifs alors que la mère sera davantage dans une état de stress et de ressentis dépressifs.
  • La reconnaissance des symptômes du BPP chez le père permettrait de mieux reconnaître le glissement vers une dépression du post-partum (10% des pères)
  • Il existe une association significative entre dépression anténatale chez l'homme et dépression du post-partum chez le père.

Conclusion

Globalement, les données sont en faveur d'un blues du post partum présent sur 1 père sur 2 à la naissance. Il devient ainsi des plus pertinent de s'intéresser également à la santé mentale du père dans cette période de grande vulnérabilité du post-partum, et notamment des premiers jours après la naissance.

Aujourd'hui, le programme des 1000 premiers jours né en 2020 met l'accent sur le soutien aux deux parents lors de l'accueil du nouveau-né car le rôle du père est essentiel tant pendant la grossesse que dans l'équilibre du couple et de la famille.

"Il apparaît aujourd’hui nécessaire non seulement de faire une place au père, mais aussi de se soucier de la collaboration parentale. De penser la place du père en partenariat avec celle de la mère, car leur couple se transforme avec une
dimension nouvelle qui le régit : celle des sentiments et des relations affectives parentales et plus uniquement conjugales, source de coopération, pour aborder ensemble leur transition émotionnelle à la parentalité et prendre soin à deux de leur enfant sans adopter des positions symétriques ou compétitives".

 

|Source|

Le baby blues existe aussi chez les pères : prévalence et facteurs associés, S. Riquet · L. Nativel · P. Frémondière. Périnat. DOI 10.3166/rmp-2022-0200

 

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