Dépression du post-partum : comprendre, repérer et accompagner la souffrance parentale

Dépression du post-partum : comprendre, repérer et accompagner la souffrance parentale

Selon les données de Santé publique France, entre 10 et 20% des mères et 10 % des pères sont touchés par la dépression du post-partum. Le suicide est la première cause de décès maternel dans l’année suivant l’accouchement. Cette réalité statistique alarmante, soulignant la prévalence de la dépression post-partum et sa potentielle issue tragique, met en lumière l'importance de comprendre les bouleversements profonds vécus par les nouveaux parents.

La grossesse et la naissance d’un enfant représentent un véritable tsunami, tant physique que psychique. Cette période de transition rend les parents particulièrement vulnérables, et plus spécifiquement la mère. La fatigue intense et les transformations corporelles, parfois accompagnées de douleurs et de séquelles, constituent une épreuve significative pour la femme. La pression sociétale, qui idéalise la parentalité et valorise des corps maternels immédiatement minces et lisses après la naissance, exacerbe ce mal-être. Des émotions inconfortables telles que la déception, la frustration et la tristesse peuvent alors supplanter la joie des premiers instants.

Le baby-blues peut survenir dans les premiers jours qui suivent l’accouchement, il touche environs 80% des mères. Il est caractérisé par de l’irritabilité, de l’anxiété, des sautes d’humeur, et la sensation de ne pas être à la hauteur. Il s’agit d’une réaction émotionnelle transitoire bénigne qui s’estompe généralement en moins de dix jours.

La dépression du post-partum, quant à elle, peut se manifester à tout moment durant la première année suivant la naissance de l’enfant. C’est une complication pathologique du post-partum qui nécessite une prise en charge. Les symptômes perdurent au-delà de 15 jours. Ils incluent de nombreuses manifestations comme une profonde tristesse, une anxiété extrême, une baisse de l’estime de soi associée à une culpabilité excessive, une absence de plaisir dans le rôle parental, un désintérêt pour les activités auparavant appréciées et une tendance à l’isolement. Si cette situation s’installe durablement, elle peut avoir des répercussions négatives sur le développement cognitif, social et affectif de l’enfant.

L’adaptation à son nouveau rôle de parent et la création du lien avec le bébé peuvent nécessiter du temps. Chaque parent, fort de son histoire personnelle, rencontrera des facilités et/ou des défis qui lui sont propres. Certaines situations peuvent particulièrement fragiliser la parentalité et favoriser l’émergence d’une dépression : une relation complexe ou inexistante avec ses propres parents, un manque de soutien de l’entourage, des problèmes de santé et des facteurs de stress répétés. Un vécu difficile de l'accouchement peut également exacerber la détresse du parent et perturber l'établissement du lien précoce avec le bébé.

En définitive, la dépression du post-partum est un enjeu majeur de santé publique qui nécessite une reconnaissance et une prise en charge adéquate pour le bien-être des parents et de leurs enfants. Face à ces défis et à la potentielle détresse post-natale, il est nécessaire pour les professionnels  de mobiliser de nombreuses ressources et stratégies pour soutenir la parentalité et renforcer la confiance des nouveaux parents.

Par Aurore Comte, sage-femme 

Pour se former davantage sur cette thématique:

La difficulté maternelle et la dépression du post-partum - en visio

 

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