Dans le quotidien des professionnels de santé et de la petite enfance, certaines difficultés restent parfois… invisibles. Pourtant, elles impactent profondément la vie des personnes concernées. Ces situations, souvent méconnues, relèvent des handicaps invisibles.
Un handicap invisible c’est quoi ? Des limitations physiques, mentales, cognitives ou psychiques non visibles au premier coup d'œil, mais qui ont un impact réel sur la vie quotidienne et/ou professionnelle. Aucune béquille, aucun fauteuil roulant… et pourtant, des obstacles réels au quotidien.
Environ 10 millions de personnes vivent avec un handicap invisible, et 80% des handicaps sont invisibles en France. Une personne sur 20 en France est victime de troubles sensoriels, et d’après l’OMS, 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques. 75% des affections psychiatriques débutent avant l’âge de 25 ans.
On retrouve parmi les handicaps invisibles les plus fréquents :
- Troubles du spectre de l’autisme (TSA sans déficience) : Sensibilité sensorielle, difficulté à décrypter les codes sociaux, stress face à l’imprévu
- Troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…) : Lecture lente ou difficile, écriture fatigante ou illisible, difficulté à structurer l'information
- Troubles psychiques (dépression, bipolarité, schizophrénie stabilisée…) : Anxiété sociale ou situationnelle, fatigabilité émotionnelle, trouble de l’estime de soi
- Maladies chroniques invalidantes (diabète, sclérose en plaques, endométriose…) : Fatigue importante, douleurs intermittentes, absences ponctuelles
- Troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : Distractibilité élevée, besoin de bouger, difficulté à gérer le temps
- Douleurs chroniques, fatigue chronique (SFC, fibromyalgie…)
Ces situations peuvent affecter la concentration, la communication, la fatigue ou la tolérance au stress. L’invisibilité de ces handicaps conduit souvent au jugement ou à l’incompréhension, il est important de connaître le sujet pour “voir au delà des apparences” et mieux accompagner.
“Il n’a pas l’air malade…” “Elle pourrait faire un effort…”. Pour la personne concernée, ce décalage entre ce qu’elle vit et ce que les autres perçoivent peut générer culpabilité, isolement ou découragement. C’est pourquoi avoir connaissance de ces handicap joue un rôle essentiel pour apprendre à repérer, écouter et soutenir, notamment dans le cadre de la formation continue.
En formation, reconnaître un handicap invisible permet d’éviter les jugements et de mieux répondre aux besoins :
- Un participant avec un trouble DYS aura besoin d’un accompagnement adapté.
- Un stagiaire souffrant d’un trouble anxieux aura besoin d’écoute et de compréhension.
- Un collègue atteint d’une maladie chronique pourra nécessiter des aménagements.
L’objectif : accueillir chaque singularité avec bienveillance, et adapter nos pratiques sans stigmatiser. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités cognitives, d’apprentissage, de concentration… il est important d’intégrer la notion de neurodiversité pour le formateur dans son contenu pédagogique.
Chez Calipeton Formations, nous encourageons les professionnels à :
- Observer sans juger : rester attentif aux signes discrets de fatigue ou de détresse.
- Créer un climat de confiance : favoriser la parole et l’expression des besoins.
- Adapter les pratiques : rythme, supports, communication, environnement.
- Collaborer en réseau : travailler avec les partenaires du soin et de l’accompagnement.
Sources :
- HAS Haute Autorité de Santé : has-sante.fr
- Santé publique France : santepubliquefrance.fr
- APF France Handicap : apf-francehandicap.or
- Fédération Française des DYS : ffdys.com
- UNAFAM Troubles psychiques : unafam.org